samedi 5 septembre 2009

La Paz, Bebidou et l'instant (vt)T

La Paz est décidement une drôle de ville, cahotique et ennivrante. L'eau y bout à 80 degrés, on peut y acheter des foetus de lamas séchés qu'il faut enterrer sous les fondations d'une nouvelle construction, ca sent très fort les pots d'echappement ou les herbes de sorcières et en raison de l'altitude l'équipe de foot locale est pratiquement invincible à domicile. On dit que c'est la capitale la plus haute du monde, mais c'est seulement la capitale administrative de la Bolivie, la capitale constitutionnelle est Sucre, donc il y a sans doute un débat qui fache les Sucroïtes et les Paziens. D'après mes souvenirs, je dirai timidement que c'est Sucre qui l'emporte, mais je ne veux facher personne, surtout pas les Pazassiens qui sont des gens charmant, alors je laisse aux experts en droit constitutionnel tribune ouverte. A La Paz, les riches vivent en bas, vers 3000m et les moins riches vivent en haut, dans l'ex banlieue de La Paz qui est devenu une ville à part entière El Alto, vers 4000m d'altitude. Nous avons effectivement constaté que la bouteille d'eau coutait de plus en plus cher vers le bas de la ville, et qu'il y avait plus de cravates sous les 3450m. A La Paz, il faut se couvrir parce qu'on attrape assez facilement une insolation, et dès que le soleil se couche, la température chute très rapidement.
Sinon, la vue de la ville est vraiment epoustouflante. La Paz est construite sur les flans d'un canyon, on se demande comment ca tient.
A Tokyo, il m'est déjà arrivé de me dire: "tiens, je pourrai aussi bien me trouver sur une autre planète". Et bien La Paz m'a fait la même impression.

Trois évenements principaux ont marqué notre passage dans la capitale: notre virée à plus de 6000m, les retrouvailles avec Bebidou et une descente en VTT mémorable où les conseils du jeune Croutzeilles nous ont bien manqué.

Pour l'ascension du Huayna Potosi, Réka a déjà tout raconté. Tout ce que je peux ajouter, c'est que ca y est, une semaine après nous sommes bien remis.

L'héroique Bebidou que je ne présente plus nous a retrouvé, après 14h de vol, 34h de bus et de multiples rencontres avec les jeunes beautés de la région. Il est en forme, s'est accoutumé à l'altitude, au soleil et au régime alimentaire avec une facilité deconcertante. Il a toujours son légendaire sens de l'humour et chantonait Mikael Jackson au lever ce matin et surtout il nous a déjà mis au courant de tous les potins mondains que nous avons loupé ces trois derneirs mois. En tous cas, nous lui sommes très reconnaissant d'être venu d'aussi loin juste pour nous voir, et on se fait une joie de faire un bout de chemin avec lui. Comme convenu, nous l'attendions avec une bière fraiche et nous avons pris une photo: "Bebidou et sa Bebida" Pour ceux qui parlent un tout petit peu espagnol, c'est assez drôle.

Il y a une route en Bolivie qui a la mauvaise réputation d´être la route la plus dangeureuse du monde. Ca se mesure simplement: nombre de mort par an, et la route qui relie La Paz à Coroico (vive la France) en comptait pas loin de 100. Nous avons tous vu ces reportages sur cette route de la mort, corniche taillée à flan de montagne, 4m de large, un à-pic de 500m par endroit, des effondrements de terrains et des chutes de pierres en permanance, et des poids lourds qui se croisent à longueur de temps, nuit et jour. Et pour finir, une émulation sportive relativement morbide entre chauffeurs routiers qui se dopent à la Pasqueña, la bière locale. Mais depuis deux ans, il y a une nouvelle route, asphaltée, large et presque sans éboulement de terrain qui est ouverte de l'autre coté de la montagne. Ce qui fait que l'ancienne piste entre La Paz et Cocorico est maintenant presque vide, reservée aux courageux sportifs (nous) qui ont la chance de descendre cette route en VTT, sans risquer de croiser un poid lourd imbibé. On part du col, à 4600m, couverts et gelés pour arriver 4h plus tard et 3000m plus bas dans un charmant village au climat presque tropical. En ce qui concerne le plaisir de cet exercice, les avis sont très partagés, je vais donc essayer de transcrire avec un maximum d'objectivité :-) les pensées de chacun:

Bebidou: "Sympatoche la double suspension, je vais prendre ce virage serré, ca passe tranquille, faut pas que j'oublie d'envoyer un sms à Stéphania, petite roue avant pour le style et je prends un peu de vitesse. Incroyable le Ford Chevy V8 qu'on a pris pour venir, c'est increvable ces bahuts, je suis sur qu'il a déjà plus de 5 tours au compteur. Ha je vais envoyer un p'tit mail à Marie-Galia, dérapage à gauche et hop je double. Tiens je suis sur que Christina serait super impressionnée, je vais me prendre en photo. Si j'avais le temps, je me ferai bien un petit tour du pays en Honda P50 ou plutôt en P70, à voir."

Réka: "Je ne contrôle absolument rien, c'est inconscient de faire ca, à chaque fois que j'ai pris un vélo je suis tombée. Si mon cadre avant casse, c'est foutu. Et si je crève? Et ils se croient tous malins à aller aussi vite, je suis sure qu'il n'y en a pas un seul qui pourrait aller au sommet du Huayna Potosi, Na. Mais pourquoi je me suis embarquée la dedans. Quelle m.... Bon, si c'est comme ca, je remonte dans le camion, je profite du paysage et je prends des belles photos."

Moi: "Ca plairaît à Jérôme C. cette bétise. En tous cas, ca fait mal aux fesses et aux mains, mais je dirai rien. Ha ha, ils vont tous vite en descente, mais dès qu'il s'agit de pédaler sur du plat ou en montée il n'y a plus personne. Attends voir, je vais leur montrer ce que c'est un vrai sportif: serre à gauche, GAUCHE, attention je passe. Et voilà, c'est qui le premier, hein, c'est qui le premier maitnenant? Tu fais moins le malin Monsieur Shawn Palmer de mes .... Vivement la reprise du triathlon."

Sur cette introspection qui m'a bien fait rire,

à bientôt.
Nicolas



Comme toujours, pour les photos, cliquez ci-dessous
La Paz

1 commentaire:

  1. Je ne sais toujours pas comment s'appellent les habitants de la Paz, soyons honnêtes, mais j'ai bien rigolé ! Ah merci ! J'ai vraiment eu l'impression un instant d'avoir assisté à la scène, c'est très fidèle à ce qui est probablement passé par vos cerveaux respectifs :D

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