vendredi 19 juin 2009

Les Galapagos

Vous avez compris que nous rentrons à l'instant d'une dizaine de rèves aux Galapagos. On avait pas forcément prévu d'y aller, puis on a craqué, on s'est rappelé que c'est aussi pour ca que nous avions commencé notre voyage en Equateur, et vraiment on ne le regrette pas.

Il y a beaucoup de choses à dire sur les Galapagos, mais pour ceux qui savent combien de temps j'ai pu passer depuis que j'ai des lunettes devant les reportages animaliers des dimanches après midi, vous comprendrez que je ne peux pas m'empêcher de partager l'émotion et le bonheur que j'ai eu à nager avec les tortues marines (qui après avoir disparu plus de 10 ans en mer, reviennent pondre sur leur petite ile natale) regarder le large avec les albatros, écouter les fous plonger comme des flèches dans la mer ou encore de disserter sur l'Histoire avec les tortues de terre, contemporaines de Napoléon et Talleyrand.

Il y a aussi les petits pinguins, les colonies d'otaries, les phoques, les requins, les pinsons de Darwin, les crabes rouges, les frégates, les pélicans... et bien sur les mouettes qui pêchent.

Le Yate Darwin:
Huit jours sur le Yate Darwin, un beau bateau de 16 mètres qui nous a emmené visiter une dizaine d'iles differentes. La plupart du temps, on navigue la nuit et dès 7h, on fait des virées sur des petites iles éloignées. Le guide naturaliste, Rafael, nous a bien expliqué toute l'histoire naturelle des iles. Il y en a une vingtaine, toutes d'origine volcaniques, les plus anciennes ont 10 milions d'années et ont été peuplées par les plantes et des animaux portés par les vents et les courants depuis bien longtemps. Il y a beaucoup d'espèces endémiques, qui ont évolué à leur guise, sans trop de contraintes et sans prédateurs et qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. Au final, chaque ile a son espèce propre d'iguane, de tortues, de cactus, de pinsons... Evidemment, pour un naturaliste comme C. Darwin, c'est fascinant.

L´équipage du Darwin a tout de même dû débarquer en milieu de croisière pour participer à la présente élection des parlementaires, car ici si on ne se présente pas aux urnes, c'est la sanction financière.

Les albatros:
Entre l'oeuf et les airs, le petit albatros est choyé par ses parents pendant 6 mois. Un jour, il se lance du haut de la falaise et ne retourne pas sur terre pendant des années. Pas étonnant qu'il soit le planeur le plus efficace des oiseaux. Je crois que l'abatros aime sa vie sans frontière, porté par les vents et les courants et c'est simplement parce qu'il est un animal généreux qu'il décide un jour d'atterrir, quitte à passer pour un guignol, de trouver un partenaire, de prendre soin d'un oeuf unique et de donner la chance à un autre petit albatros de s'élancer 6 mois plus tard de la falaise.
Les couples albatros s'unissent pour la vie et ne font aucune concession à la modernité. Que l'un des deux se noie en se prenant les pattes dans un filet de pêche, et bien l'autre ne s'encanaillera jamais plus. Il passera le reste de sa longue vie à planer. On les a vu voler, on les a vu marcher, c'est vrai que sur terre ils sont comme le raconte l'autre Charles: maladroits, honteux, gauches, veules comiques et laids, mais nous on leur tire notre chapeau.

Les tortues géantes:
Elles imposent le respect. Certaines vivent jusqu'à 200 ans, les plus grosses pèsent 250kg. Et c'est vraiment très impressionant de se retrouver à un mètre des plus vieux animaux sur Terre. Elles grincent comme une vielle porte de grange quand elles se déplacent et font trembler le sol quand elles y reposent leur vielle carapace. Finalement, c'est un vrai paradoxe ces tortues géantes. Des chars d'assault à toute épreuve qu'il suffit pourtant juste de retourner pour tuer. On dit qu'une tortue adulte peur survivre pendant un an sans boire ni manger. C'est pour ca qu'entre le XVII et le XIXeme siècle, les marins pêcheurs de phoques et de baleines en emportaient par dizaines sur leurs bateaux, pour avoir de la viande fraiche pendant plusieurs mois à moindre frais. Evidemment, c'est tragique pour les tortues, mais ca devait pas être le Pérou d'être pêcheur de phoque au XVIIIeme.
Une pensée particulière pour Lonesone Georges, un pépère de 75 ans, qui n'a plus une seule copine depuis un quart de siècle. Lonesome Georges est le dernier représentant des tortues de Pinta (petite ile au Nord des Galapagos), il passe des jours seul et triste dans un enclos du centre Darwin, ne montre aucun intéret pour ses cousines les tortues Wolf qu'on lui présente régulièreemnt (pourtant les plus proches génétiquement de lui). Il attend sans beaucoup d'espoir un conscensus scientifique pour le clôner. Ou qui sait, peut-etre qu'un Lord Anglais a encore dans son cottage une vielle tortue de Pinta que son arrière grand père végétarien a rapporté de la pêche au phoque dans le Pacifique. On a vu Lonesone Georges, c'est émouvant, alors n´hésitez pas à demander autour de vous.

Bref, je pourrais écrire des pages sur les animaux que l'on a vu. Le mieux, c'est sans doute de regarder les photos. Mais finalement, le plus touchant avec toutes ces bestioles, c'est sans doute qu'elles nous laissent les approcher sans crainte, elles sont presque fières de nous montrer leurs couvées et leurs rejetons disgracieux. En fait, je crois qu'ils nous font encore confiance, ca fait du bien.

La plongée:
On a fait les choses proprement, en louant un masque et un tuba. Grâce à mon 46 fillettes et aux heures de pisicne que j'ai dans les pattes et les bras, pas besoin de palmes. Il y avait évidemment un Allemand équipé avec un tuba Shimano, des palmes Millet et surtout un appareil photo sous-marin. Pas loin de deux plongées de deux heures par jour, l'eau était... tempérée. Ca fait du bien de reprendre la natation quotidienne, mais surtout on a eu la chance de voir des poissons de toutes les couleurs, de regarder les grandes tortues brouter les algues rouges, les raies et même des requins. J'ai d'ailleurs eu une expérience très intime avec un requin des Galapagos (deux mètres tout de même) particulièrement curieux, et courageux qui est venu me faire un petit béco sur le masque, je pouvais pas être plus proche. Puis il m'a tourné autour quelques secondes, il devait être impressionné, mais ne m'a pas trouvé à son goût. Il parait qu'en 1985 un touriste allemand s'est fait mordre les fesses par un requin des Galapagos, depuis pas un seul incident avec ces placides bébêtes. N'empêche, quand j'ai raconté mon aventure à l'Allemand, il était très jaloux. Je crois qu'il aurait bien aimé faire une photo.

J'éspère qu'on aura l'occasion de refaire de la plongée, peut-etre avec des bouteilles cette fois, car pour l'instant je n'arrive pas à descendre à plus de 7 mètres.

Nicolas

PS: malgré l'émotion sincère avec laquelle j'ai ecrit ces quelques lignes sur nos amis des Galapagos, je n'ai pas pu m'empêcher d'y glisser encore quelques contrepets (pas toujours très fin d'ailleurs, désolé)



2 commentaires:

  1. Bravo mon cher Lorenz. Par contre, ça m'agace d'être nul en contrepets... Tu mettras une soluce?

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