samedi 27 juin 2009

Les volcans


Bonjour,
On vient de passer pratiquement une semaine dans les montagnes de la Sierra du Nord. Changement radical d'environnement et de climat après les Galapagos.

Pour Réka comme pour moi, premières grimpettes, premières cordées, premières descentes en rappel, premiers piolets et crampons. Je nous ai trouvé plutôt en forme pour des débutants. Nous sommes allés dans l'ordre faire le tour de la Lagune Quilotoa, l'ascencion du volanc Iliniza Norte et celle du Cotopaxi. Le plus simple, pour les détails, c'est sans doute de se référer aux photos du 26/06 où Réka a mis des commentaires chirurgicaux sur l'altitude, la température, l'itinéraire...

Un petit mot tout de même sur les Indiens Quechuas que nous avons rencontrés autour de Quilotoa. Nous avons été impressionés par leur mode de vie. Il vivent d'élevage et d' agriculture entre 3000 et 4000 mètres: maïs, patates, oignons... cochons, lamas, moutons... Ils cultivent des terrains dont la pente fait passer les pistes noires de Valmorel pour un faux plat. L'intégralité de leurs revenus vient de la vente de leurs produits au marché hebdomadaire. Beaucoup vivent dans des maisons de paille, très isolées, éloignées des grands axes routiers et des grandes villes. Il y a même très peu de bus dans ce coin, ce qui est apparement assez rare en Amérique du Sud. Difficile dans ces conditions d'aller tous les jours à l'école qui se trouve à plus de 2h de marche. Difficile aussi pour les adolescents de faire des rencontres, alors les filles et les belles-mères ont élaboré un système complexe de coiffes (code couleur, plumes...) pour signaler leur "disponibilité". Nous n'avons pas tout compris. Aussi, pour maintenir les échanges sociaux, ils se retrouvent tous régulièrement pour des grandes fêtes qui durent une semaine. Nous avons vu de loin la feria de Zumbahua, où les jeunes hommes font la démonstration de leur courage en défiant les taureaux dans une immense arène montée pour l'occasion. S'ils sont suffisament téméraires, il est possible qu'à la fin de la semaine les coiffes de certaines jeunes filles changent de couleur. C'est mythique quoi.
Nous avons fait le tour de la lagune volcanique, une bonne marche de 5 heures, je me suis baigné dans l'eau presque gelée pour gagner un pari, que j'ai gagné et un chamane des montagnes m'a craché dessus de l'eau de cologne pendant une heure pour m'assurer amour, gloire et beauté pour mes prochaines années. Réka nous a regardé, sceptique, pas parce qu'elle est médecin et cartésienne, mais sans doute parce qu'elle sait que pour mon cas le domaine de compétance du chamane se limite à l'amour et la gloire.

Puis, nous sommes allés en haut de l'Iliniza assez facilement. Il faut partir très tôt le matin, parce qu'il y a tout de même plus de 1200m de dénivelé. On a eu beaucoup de chance avec le temps (cette phrase est aussi utile quand on ne sait pas quoi dire à la mère de la mariée). Il faut utiliser les mains les 300 derniers mètres, s'assurer de temps en temps pour passer La Pyramide, Le Passage de la mort et la Cîme. La descente se fait principalement en courant sur du schiste, c'est très drôle et ca va beaucoup plus vite, heureusement parce qu'il s'est mis à grêler et neiger quand on a commencé à descendre, on est donc rentré trempés, fatigués, mais très contents.


Video de la descente de l'Iliniza, très drôle mais un peu casse-gueule, surtout quand on filme.

Après Quilotoa et l'Iliniza, nous avions enfin développé assez de médiclhoriens pour tenter de grimper au Cotopaxi, volcan coiffé d'un énorme glacier pas trop loin de Quito. Pour l'ascension, c'est tout un process: il faut partir le matin, grimper jusqu'au refuge avec le matos, la bouffe et les sacs de couchage. Une fois arrivés au refuge, on s'entraîne un peu avec le piolet à la main, on entasse les crampons. On prend le temps de préparer un bon diner, bien copieux: soupe, patates, escalope avec salade et fruits. On passe ensuite une très mauvaise nuit avec une trentaine de ronfleurs dans des lits superposés trop petits. On se lève vers minuit pour commencer la montée vers une heure du matin. Je n'ai toujours pas très bien compris pourquoi il faut partir si tôt. J'ai entendu 5 explications différentes qui ne m'ont pas vraiment convaincues.

Et c'est parti pour une expérience assez surprenante: gros effort physique, la nuit sur la glace avec des crevasses de chaque coté, dernier de cordée avec Réka devant moi et Carlos qui ouvre la route. Il fait froid, très froid, probablement -20, avec beaucoup de vent. On avance plutôt bien pendant deux heures, pas trop de mal de crâne. Il y a une cordée qui est devant nous, les autres sont loin derrière. On passe sur la face nord-ouest du volcan, enfin je crois, en tous cas, le vent redouble de force. Je regarde Réka devant moi qui doit forcément penser à son chat pour tenir le coup. A chaque pause, elle a de plus en plus froid, moi aussi, bientôt, le vent est tellemment glacial qu'on n'ose même plus s'arrêter, il faut rester en mouvement. Vers 5500 mètres, juste avant d'entamer la partie finale, la plus difficile, on s'arrête quand même pour boire un coup et prendre un peu de sucre. Réka tremblotte, a les lèvres violettes et les mains gelées comme des glaçons, comme l'eau de la bouteille. Trop dur et trop risqué de continuer dans ces conditions, vers 4h, on décide de rentrer, de retourner vite au refuge pour se réchauffer. Pas de regret.

Ce jour là, sur les 30 ronfleurs, il y a juste une cordée de trois qui est arrivée au sommet, les autres sont restées loin derrière nous.

Nicolas

PS: pour ceux qui ont du mal, toutes les contrepetries de ce message sont dans le même paragraphe

3 commentaires:

  1. Blagues à deux boules :
    Comment ne pas penser au chat de Réka dans ces conditions proprement frigidaires ?
    Autant bouder sur sa crampe !
    Ceci était mon ultime contribulation contrepétassière avant longtemps.
    Chalut !
    Richard.

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  2. Tou a oune moustaaache?

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  3. La vidéo me rappelle vaguement quelquechose. Surtout la tronche à la fin.

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